Que se passe-t-il au moment de la mort?

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La mort tient de la tragédie, au sens grec du terme, dans le sens où elle est un fait inéluctable dont chaque instant nous rapproche. Une peinture chrétienne méconnue du 16e siècle rejoint étonnamment les propos spiritualistes actuels. Eglise et New Age pourraient-ils (enfin) s’entendre?

Depuis des millénaires, l’homme s’interroge sur la réal-fatalité de la mort qui donne un sens à son existence. Parmi les réponses et interprétations données : il existe un curieux phénomène de convergence entre ces deux frères ennemis que sont le christianisme et les spiritualités nouvelles.

L’art chrétien ne figure que très rarement le passage du monde d’ici-bas à celui de l’au-delà (salut individuel) au profit des représentations, plus nombreuses et plus populaires, du Jugement dernier (salut collectif).

Bosch [1505] & Moody [1975].

L’image la plus connue de ce qui se passe lorsque l’on meurt est l’oeuvre du peintre hollandais Hieronymus Bosch.
On y voit le défunt s’élever et être guidé vers l’entrée d’un vaste tunnel lumineux. Cette peinture, aujourd’hui vieille de plus d’un demi-millénaire, a connu un regain d’attention lors de la publication des travaux, en 1975, du docteur Raymond Moody ayant pour sujet les expériences de mort imminente, et ce dans la mesure où art et sciences témoignent de réalités similaires.

A gauche : "Montée des bienheureux vers l'empyrée" • Panneau de la série "L'Ascencion des Elus" • Hieronymus Bosch • 1505-1515 • Musée du Palais Grimani, Venise, Italie  A droite : L'enterrement du Comte d'Orgaz • El Greco • 1586-1588 • Église de Sa…

A gauche : "Montée des bienheureux vers l'empyrée" • Panneau de la série "L'Ascencion des Elus" • Hieronymus Bosch • 1505-1515 • Musée du Palais Grimani, Venise, Italie
A droite : L'enterrement du Comte d'Orgaz • El Greco • 1586-1588 • Église de Santo Tomé, Tolède, Espagne.

Il est cependant une autre image, jeune de 400 ans cette fois, qui évoque de façon tout aussi touchante le passage d’un monde à l’autre.

El Greco [1586] et le New-Age [2016]

L’approche est ici moins descriptive que dans le cas de Bosch et se veut plus conceptuelle : loin d’être une fin, la mort est une naissance.
La toile intitulée L’enterrement du Comte d’Orgaz a été réalisée à la fin du 16e siècle pour l’église d’une petite paroisse du sud de l’Espagne qui entendait ainsi rendre hommage au dit Comte qui venait de lui léguer l’ensemble de son (très considérable) héritage.

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On y voit, dans la partie inférieure, le corps physique du défunt dans les bras de prélats qui le portent en terre tandis qu’au centre, son âme, sous les trais d’un nouveau-né dans les bras d’un ange, franchit les portes de l’au-delà qui prennent ici l’apparence d’un col d’utérus afin, d’être accueilli, dans la partie supérieure, par le Christ.
Le choix des éléments iconographique est déterminant.
L’image est claire et figure bel et bien, sans aucune ambiguïté un nouveau né franchissant un col de l’utérus.
La représentation est celle d’une naissance (ou peut-être une re-naissance) à un autre monde.

La mort fait le lien entre les Hommes.

D’aucun sera peut-être surpris de voir une telle peinture émerger dans un contexte aussi catholique que celui de l’Espagne de la Sainte-inquisition de la fin du 16e siècle.
Et pourtant, à force de rejeter l’Eglise en bloc et sans discernement, on en viendrait à oublier qu’une part de son discours entre - à bien des égards - en résonance avec ceux du Nouvel Age, si populaire aujourd’hui.
L’Église affirme en effet, qu’au moment de la mort, l’âme séparée du corps se présente devant Dieu, qu’elle voit en face à face et ce sans attendre la résurrection du corps. Doué d’une âme immortelle, l’homme peut, dès sa mort, rencontrer son Créateur et Seigneur (Catéchisme des évêques de France, 658).
Dans cet instant de retrouvailles avec son Créateur dans la pleine lumière de son amour et de sa vérité (la Source diraient les tenants des nouvelles spiritualités) : l’âme fait alors le choix définitif d’accueillir ou de refuser son salut.

J’y vois là une concordance très nette avec les propos tenus par les autres spiritualités où il est question, lors du trépas, de rejoindre la Lumière, la Source, voire le Père.
Dans tous les cas exposés ici, la mort n’est donc pas une fin : elle est - plus qu’un changement plan - une (re-)naissance sur un autre plan.

Axel Trinh Cong [Facebook - Google]


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