Détresse psychologique et financière. Dis-moi comment tu traites tes citoyens et je te dirai qui tu es.

En 2018, au moins 40% des Belges ont eu recours aux médecines douces, parallèles, alternatives ou holistiques, dont 20% régulièrement.
70% des personnes interrogées estiment qu'il serait opportun d'appliquer les mêmes taux de remboursement à la médecine douce qu’à la médecine classique.
Je ne sollicite pas d’aide financière pour nous-même : mais bien une intervention de l’Etat [remboursement partiel] auprès de nos consultant.e.s en vue de leur faciliter l’accès aux soins que nous leur prodiguons.

A l’heure où beaucoup de personnes voient leur état de santé mentale altéré par la situation sanitaire ; à l’heure où beaucoup de personnes voient leur pouvoir d’achat diminué par la situation économique ; à l’heure où beaucoup de personnes envisagent un monde plus humain, plus inclusif : la question du remboursement partiel (et aussi certainement de la reconnaissance et de l’encadrement) des consultations en médecines douces, parallèles, alternatives ou holistiques doit être sérieusement envisagée.


Une reconnaissance seulement économique

Guérisseurs, rebouteux, astrologues , spirites et similaires, psychogénéalogie existent en tant qu’activités économiques reconnues par l’Union Européenne (codes NACE-BEL 86 909 et 96 099).
La déclaration de codes d’activité est par ailleurs obligatoire lors de la demande d’enregistrement pour obtenir un numéro de TVA / d’entreprise, sous peine d’amende.
Nous sommes donc bienvenus et accueillis quand il s’agit de s’inscrire dans le système économique.
Nous sommes par contre inexistants en tant que co-acteurs de la santé mentale, psychique, psychologique.
Or, santés physique, mentale, psycho-émotionnelle et prospérité vont évidemment de pair.


Bien-être & économie : une question de vision

Toute action individuelle est le produit, la manifestation, le reflet d’un état psycho-émotionnel personnel.
Dans un état de souffrance, une personne ne peut interagir, contribuer sans exclure cette souffrance.
Tous ses actes et paroles en sont emprunts, teintés, consciemment ou non.

Avec un peu de bonne foi, en considérant l’estime qu’il.elle a de lui.elle-même, en regardant la qualité de ses relations avec le monde : chacun peut reconnaître en son for intérieur qu’il.elle souffre d’une manière ou d’une autre.
Et comment cette souffrance détermine ses comportements.

Combien de fois n’avons-nous pas cherché à nous imposer, à nous faire reconnaître, à nous mettre en avant - quitte à écraser l’autre - à nous crisper devant le succès d’autrui ? Soit autant de manifestation d’un état d’incertitude et de vulnérabilité intérieure.

D’un point de vue économique : cela se traduit par la concurrence, la publicité à outrance, les invitations à la consommation de *produits-miracles qui vont changer votre vie*.

Dans une cette vision de l’économie : le mal-être, le manque de confiance en soi sont de merveilleux outils de marketing.
Ils sont le socle sur lequel les marques s’appuient pour nous toucher : là où cela nous fait tellement mal qu’il est impossible de résister.
Cette forme d’économie financière - en plus de vider la terre de ses ressources - ruine également nos ressources intérieures.

Et puis il y a une autre vision de l’économie, et donc du monde. À savoir une société où chacun, en paix avec lui-même, ses capacités, ses talents, son estime personnelle contribue dans un esprit de collaboration et d’échange.
Sans compétition déplacée.
Sans agressivité.
Selon ce modèle, le.a consommateur.trice / consultant.e est également responsabilisé.e dans la mesure où - au lieu de subir la publicité - il.elle devient un véritable acteur en effectuant ses recherches en vue de trouver le produit / service qui lui convient. Ceci mettant par ailleurs thérapeutes et médecins sur un pied d’égalité puisque ces derniers ne peuvent - à juste titre - faire leur publicité.

Ce modèle, qui existe déjà dans les mondes du management (management participatif) de la gouvernante (intelligence collective et mode participatif) et dans une certaine mesure économique (économie locale, circuit-court), ne demande qu’à être étendue aux autres secteurs.

Aussi longtemps que les personnes restent vulnérables dans l’image qu’elles ont d’elle-même : nous fournissons aux autres des points d’appuis sur lesquels ils joueront en vue de nous faire consommer.

Entretenant ainsi une économie féroce et un mal-être ambiant. Nourrissant ainsi le cercle infernal qui lie inégalités socio-économiques et toutes les formes de violence.

Un monde plus humain est la manifestation de la bienveillance et de la sérénité de tous les Hommes et les Femmes qui le compose.
Or, cet équilibre intérieur ne peut s’attendre que par un travail sur soi.

Le degré de civilisation d’une société se mesure à la détresse de ses citoyens, et non au nombre de ses gratte-ciel.

Médecine classique versus médecine douce : dépasser le clivage, accueillir la complémentarité

Les approches dites classiques ont leur sens, leur utilité, leur efficacité.
Mais elles ne constituent qu’un versant du phénomène appelé réalité.
Les approches dites énergétiques, alternatives, holistiques en constituent le second.
Ayant chacune un domaine limité d’intervention : l’une et l’autre se complètent.
En témoigne d’ailleurs le nombre croissant de médecins ou de psychologues - par exemple - qui étayent leurs services en y ajoutant des prestations alternatives ou énergétiques.


La démocratie repose que l’opportunité de choisir

En ne privilégiant qu’une seule approche - la classique - l’Etat biaise, oriente ce choix.
Et cela n’est pas juste : le citoyen devrait pouvoir faire le choix qui est le sien, en âme et conscience, de manière responsable et dans le respect de sa sensibilité.
Dans la situation actuelle : ceux.elles qui optent pour une voie autre que l’officielle sont pénalisés sur le plan économique.
Et ceux.elles qui, confiants en les choix univoques de l’Etat, se cantonnent à la voie officielle, passent peut-être à côté d’une approche qui, sous certains aspects, leur conviendrait mieux.


Contribuer à une société où l’Etat prend sa part

Dans ma représentation du monde - qui n’est que la mienne : mon activité d’accompagnant (ou thérapeute - bien je déteste ce mot, car il sous-entend que je recevrais des « malades ») est ma contribution à un monde meilleur, à un monde plus juste où chacun - libéré de ses peurs et de ses colères - agirait selon son coeur et son âme.

Pour que ma contribution au monde soit efficace, celle-ci passe par une offre qui soit accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi je pratique depuis le début un tarif d’aide (-25%) pour toute personne qui en fait la demande (sans pour autant devoir se justifier).

Si l’Etat élargissait le champ du remboursement des consultations en médecine alternative : il deviendrait un acteur fort du bien-être commun.

En attendant, je suis conscient que je prends le rôle d’un Etat déficient sur ce point.
Et cela n’est pas juste.
C’est mon choix mais, en soi, je me substitue à l’Etat.
Et toute personne qui se substitue à l’Etat affaiblit ce dernier.
Se substituer à l’Etat est le premier pas qui mène à la tyrannie.

J’en suis donc à être tiraillé entre mon besoin d’être accessible au plus grand nombre - c’est ainsi que je sers le monde - et l’incohérence à suppléer les manquements de l’Etat dont je suis citoyen et auquel je paye mes impôts.
Je demande à l’Etat de prendre sa part et d’ainsi me permettre de reprendre la mienne.


Accompagnement et rentabilité : une question d’éthique

L’accompagnement d’une personne exige un état de disponibilité impeccable.
Il n’est donc pas question d’enchaîner les consultations de 10h à 19h, 5 jours sur 7.
Du moins sans prendre le risque de faire plus de mal que de bien.
La rentabilité d’un cabinet où chaque consultant.e est traité.e comme une personne et non comme une rentrée financière potentielle est donc limité.

Et cela me va car - personnellement - c’est mon choix. Cela relève de mon éthique.

Entre une vie de millionnaire et le bien-être de ceux.elles qui viennent me voir : j’ai choisi en pleine conscience… et je ne changerai pas d’optique pour tout l’or du monde.
Si l’Etat élargissait le champ du remboursement des consultations en médecine alternative : il allégerait la pression économique qui pèse sur certains thérapeutes / accompagnants qui - pour pouvoir en vivre - surchargent leur agenda au détriment de la qualité des soins qu’ils prodiguent.


Dis-moi comment tu traites tes citoyens et je te dirais qui tu es.

L’Etat a pour devoirs d’organiser une société et de lui rendre des services (assurer l'éducation des jeunes, garantir la défense du pays, rendre la justice, aider les entreprises en difficulté, promouvoir l'écologie…).
Ce dernier volet est appelé les missions de l'Etat.
Si l’Etat a toujours une dimension politique, et donc partisane, il serait heureux qu’il se souvienne que certains domaines dépassent les clivages politiques.

Le bien-être n’est ni de gauche, ni de droite.
Le bien-être est la condition sine qua non à toutes les actions dans la société.

Le bien-être est une quête personnelle et un Etat de droit se doit de donner à chacun.e les moyens d’y parvenir dans le respect de sa sensibilité et de ses convictions (pour autant que celles-ci ne portent pas atteinte à la vie, la propriété, etc.).

La situation actuelle pointe à quel point chacun de nous est vulnérable.
Une société prospère ne peut faire l’économie du bien-être de ses citoyens.
Plein d’arrogance coloniale et enivré de rationalisme, l’Occidental a tôt fait de taxer de primitives ces sociétés d’ailleurs où le développement personnel était au coeur des pratiques et actions sociales du quotidien.

A travers la crise que nous connaissons, il serait peut-être sage d’admettre que nous avons par trop péché de ce côté-là, à la poursuite d’un rêve matérialiste qui ne peut engendrer que frustrations et donc violences.

Pour plagier Nikki Gemmel qui s’inspirait lui-même de Ghandi : Le degré de civilisation d'une société se mesure à la détresse de ses citoyens, et non au nombre de ses gratte-ciel.

  • Si, comme n’importe quelle autre entreprise, je suis reconnu comme acteur économique ;

  • Si, au même titre que la médecine classique, les approches alternatives ont fait leur preuve comme co-acteurs efficace à la santé ;

  • Si les frais de médecine classique sont en partie remboursés ;

  • Alors, les frais de médecines douces, parallèles, alternatives ou holistiques doivent également être en partie remboursés.


De tout Coeur,

Axel


Notes & chiffres :

  • AgendaPlus, média belge francophone leader en termes de développement personnel compte 130.000 lecteurs.trices / an ; 150.000 visiteurs par an sur son site, 3.000 activités / ateliers / an dans son agenda en ligne.
    On compte en Francophonie (Belgique) environ 100.000 personnes qui, par an, consultent ou prennent part à des activités en lien avec les approches douces, parallèles, alternatives ou holistiques.

  • Les Belges souhaitent un meilleur remboursement des médecines douces (Le Soir - 2018)

  • Les Belges francophones en faveur du remboursement des médecines douces (Le Spécialiste - 2018)

  • 86% de Français ont image positive des médecines douces (sondage Statista 2019)

  • 40% de Français ont déjà eu recours aux médecines douces (Le Monde - 2016)