Développement personnel : une arnaque individualiste qui alimente la souffrance du monde ?

© www.voiesymbolique.net - Zōjō-ji - Tokyo (JP) - aout 2019 : là comme en des milliers d'endroits, l'âme des enfants morts-nés, avortés, non-nés, etc. ainsi que celle des mères y sont honorées sous les traits de jizô, bodhisattva dédié au soulagement des souffrances de tous les êtres.

Le développement "personnel" n'existe pas.
C'est de nouveau un mirage de l'illusion du tout à soi, du tout pour soi.
Il ne peut y avoir de développement personnel sans passer par le collectif. Collectif au sens le plus large du terme.

Le développement personnel est souvent présenté comme un moyen de s'améliorer et de s'épanouir individuellement. Mais cet article propose une vision différente : le développement personnel ne peut se concevoir qu'en relation avec les autres et le monde qui nous entoure. En effet, nous sommes tous interconnectés et influencés par l'inconscient collectif et familial. La guérison de soi passe donc nécessairement par la guérison de l'autre et du collectif.

Tout ce qu'a vécu l'humanité constitue l'inconscient collectif et se traduit par des archétypes.
Tout ce qu'a vécu une lignée constitue un inconscient familial et se traduit par des archétypes également.
Dans les deux cas : il s'agit de structures mentales inconscientes qui sous-tendent et influencent les consciences individuelles.
Collectif et individuel sont étroitement liés.
Nous sommes tous interconnectés.
Horizontalement avec les autres membres de l'Humanité.
Verticalement avec nos ancêtres.

La guérison de soi passe nécessairement par la guérison de l'autre, par la guérison du collectif.
En constellation, par exemple, il va falloir aller prendre soin d'un ancêtre pour pouvoir prendre soin de soi-même.
On ne peut pas isoler sa petite personne du reste du monde dans lequel on est inséré.
On ne peut raisonnablement aller bien si, tout autour de soi, tout va mal.
Tout comme on ne peut raisonnablement aller bien si tout en soi va mal.
C'est une illusion de croire que je peux tout résoudre de manière personnelle et individuelle, comme si j'étais une île coupée du reste du monde.

Les approches conventionnelles proposent de sauver sa peau, de se faire plus beau, de se réparer, de grandir... Mais il y a une autre façon de voir les choses :  plus large, plus inclusive.

Nous sommes indubitablement chacune et chacun une île, avec une identité, une spécificité, une unicité qui nous distinguent.
Mais il est aussi possible de replacer cette île dans son archipel.
Aussi, parce que c'est la réalité.
Tous les êtres vivants tirent leur subsistance de leur environnement.
Déracine une plante, mets-la au milieu de ton salon et regarde ce qui se passe.
Prends ton chat, mets-le dans une boite en verre au milieu de ton salon et regarde ce qui se passe.

Je ne suis pas une île isolée : je fais partie d'un archipel dont je suis issu et dont je tire ma subsistance. Je fais partie d'un système qui inclut les vivants et les morts et où tout le monde interagit avec tout le monde.
Je peux en effet avoir un ancêtre mort il y a 200 ans et dont l’impact sur moi est plus grand que celui de mon père ou de ma sœur.
Si je cherche à me sauver moi seul, en
laissant cet ancêtre continuer à souffrir : je continuerai à porter ou à supporter sa souffrance ... et donc à souffrir.

Dans la vision large et inclusive que je propose (tout comme d'autres personnes, je n’invente rien) : la guérison devient un acte altruiste. Pour aller mieux : je dois aller m'occuper de l'autre.
Pour me guérir moi : je dois aller guérir tout mon système familial, ancestral, transgénérationnel, et même culturel... être en paix, apporter la paix à tous ces êtres qui - pour des raisons qui leur appartiennent - n'ont pas connu la joie.

Plus largement encore : la guérison de soi passe par celle de l'humanité tout entière.
Tant qu'il y restera une seule personne battue, dans la peine, dans la peur, dans la colère, la vengeance ... aucun autre membre de l'Humanité ne connaîtra la paix.
Ceci n'engage que moi, mais je l'assume : toute approche qui ne vise que le moi (en ce compris les formes de "thérapie") entretient la division, l'exclusion et donc la souffrance du monde.

Dans cette perspective , le développement « personnel » n’existe que dans la mesure où c’est moi, personnellement, qui tout à coup assume la responsabilité de me prendre en charge, d’aller remuer mon caca, me confronter à mes monstruosités et tout le reste. Mais la suite, la transformation - la grâce de la transformation - passe par l’abandon de soi à quelque chose de bien plus vaste que le moi et le personnel. La transformation - la grâce de la transformation - ne réside pas dans mes mains mais dans le coeur meurtri des ancêtres et, plus largement, de l’Humanité.

Je témoigne. Je ne cherche pas à convaincre.
Tu prends ce qui te parle et tu laisses le reste là.

Avec le coeur,

Axel Trinh Cong [Facebook - Google]